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Chers compatriotes habitant hors des frontières de la Russie! Elevez vos voix pour la défense de la mémoire de vos ancêtres ensevelis au cimetière Mitrophanievskoїe à Saint-Pétersbourg!
Église St. Mitrophane de Voronej
Photo de 1926
De nos jours, seuls les anciens habitants de Saint-Pétersbourg se souviennent de l’emplacement du cimetière Mitrophanievskoїe, autrefois un des plus grands cimetières orthodoxes de notre ville. Le terrain situé entre les lignes des chemins de fer de la Baltique et de Varsovie où des centaines de milliers de Pétersbourgeois ont trouvé leur dernier lieu de repos et où étaient érigées trois belles églises, est actuellement occupé par des garages, des entrepôts et des décharges publiques.
Le cimetière Mitrophanievskoїe a été fondé vers 1831. D’abord c’étaient l’endroit où l’on enterrait des victimes du choléra, puis il est devenu un cimetière municipal régulier. Dans les années 1830–1837, on a construit selon le projet de l’architecte K.A. Thon, une église en pierre en style russo-byzantin en l’honneur du saint hiérarque Mitrophane de Voronej qui a donné son nom au cimetière.
Vers 1917, trois églises orthodoxes étaient ouvertes au culte: dédiées à St. Mitrophane, au Sauveur Très Miséricordieux, à la Descente de l’Esprit Saint et aux Sept jeunes d’Ephèse (par A.L. Kekine à la mémoire de son fils). En plus des églises, le cimetière donnait place à de nombreuses cryptes et chapelles; auprès de l’une d’elles était ensevelis les restes d’Alexandre Kraїnev (1818–1889), connu à l’époque comme un sage et un pèlerin non seulement à Saint-Pétersbourg, mais aussi dans d’autres lieux de Russie. La vénération du pélerin Kraїnev par le peuple était comparable à celle de la Bienheureuse Xénia.
L'état actuel du cimetière Mitrophanievskoїe
Au cimetière Mitrophanievskoїe reposent l’amiral V.M. Golovnine et son fils, ministre de l’éducation nationale, le général N.S. Golitsyne, historien militaire, le général P.P. Liprandi, héros de la Guerre de Crimée, P.I. Sumarokov, membre de l’Académie Russe des Sciences, écrivain et sénateur, M. Szymanovska, pianiste de renommée mondiale, l’architecte P.M. Lvov, A.M. Sjögren, philologue, linguiste et académicien, l’écrivain A.K. Mikhaїlov-Sheller, l’homme de lettres L.A. Meї, le docteur M.A. Novinsky, fondateur de l’oncologie expérimentale, l’architecte et académicien A.A. Yourkevich, l’officier P.A. Bestoujev, frère des décembristes, l’historien et écrivain de mœurs de l’ancien Pétersbourg, M.I. Pyliaev, et de nombreuses autres personnalités des sciences et des arts, les industriels Dourdine, les marchands et bienfaiteurs Joukov, Kekine et Ouchakov — la crème de la classe des marchands, plusieurs héros de la Première Guerre mondiale et d’autres militaires fameux, des prêtres, y compris plusieurs martyrs des bolcheviks (parmi eux, le père Alexandre Kaminsky, †1918, l’archiprêtre de l’église St. Mitrophane). Le 7/20 août, jour de la fête de l’église, jusqu’ à cent mille personnes s’étaient rassemblées pour commémorer leur mort.
En 1927, les autorités ont pris la décision de “fermer immédiatement le cimetière Mitrophanievskoїe”. Deux ans plus tard, les trois églises du cimetière étaient fermées et détruites, ainsi que la chapelle d’Alexandre Kraїnev. On sait cependant que des enterrements en masse y ont eu lieu durant le blocus de 1941–1944. Pourtant, dans les années 1940–1960, toutes les pierres tombales de cette nécropole historique ont été progressivement détruites, ainsi de nos jours il reste peu de chose sur le territoire de l’ancien cimetière Mitrophanievskoїe qui puisse rappeler son caractère sacré.
Actuellement, on est en train de préparer une nouvelle attaque contre les Pétersbourgeois, avec une nouvelle série d’actes de mépris des habitants et de sacrilèges vis-à-vis des morts enterrés au cimetière. Le gouvernement de Saint-Pétersbourg examine en effet un plan de mise en vente des 50 hectares de terrain occupés par le cimetière orthodoxe Mitrophanievskoїe, le cimetière luthérien finnois et le cimetière vieux-croyant Gromovskoïe (ces deux cimetières sont situés en face et ont également été détruits pendant les années de l’athéisme militant) ainsi que des terrains attenants en vue de la construction de quartiers d’affaires et d’habitation. Il paraît que les crimes commis par le gouvernement athée ont été condamnés en Russie, mais où sont les fruits de la repentance?
Il est d’importance vitale d’arrêter, par des protestations publiques, cette série de destructions et de protéger ce lieu sacré où reposent approximativement 400 000 personnes, rien que pour le cimetière Mitrophanievskoїe. Des lettres, interpellations de Russes de la de Russie et de l’étranger, de citoyens d’autres nations, adressées aux échelons les plus élevés des autorités de la Fédération Russe et de Saint-Pétersbourg, des informations retransmises par les mass-médias et une large publicité donnée à l’opinion publique rendront impossibles la construction de bâtiments sur le terrain des nécropoles et favoriseront la transformation des terrains en un monument historique et un parc commémoratif.
Des voix de protestation venues de la France, de la Belgique, de l’Europe, des USA, du Canada, d’autres pays, où beaucoup d’émigrés russes et leurs descendants ont trouvé leur domicile, ont servi à arrêter à temps ces actes arbitraires et immoraux des fonctionnaires. Il est bien possible que vos ancêtres reposent là également même si votre famille n’a pas pu en garder l’information.
Pour plus de détails sur l’histoire du cimetière Mitrophanievskoїe et des cimetières voisins: Finnois luthérien, Gromovskoїe et Tentelevskoїe de vieux-croyants, sur les noms des Pétersbourgeois connus qui y sont enterrés et les coordonnées des ces cimetières, vous pouvez consulter en russe : http://spb-mitrofan-society.org/
